- alpha a écrit:
- Comment pouvons-nous être sûr que les espèces que nous possédons sont bien de souche ou source pure ?
Bonjour,
je répondrais que c'est impossible, même si les risques d'hybridation sont assez faibles, ils subsistent quand même.
Les exemples les plus flagrants restent au sein d'une même espèce et au niveau des couleurs, comme les
Epidares nolimetangere "classiques" et les verts (ou bleus suivant la personne :p), une de mes souches m'est d'ailleurs arrivée hybridée, ou encore les "forme blanche" avec les formes classiques chez
Oxyartes honestus par exemple.
Certaines sous-familles sont aussi plus propices à l'hybridation, telle celle des Heteropteryginae et plus particulièrement encore le genre
Haaniella.
Le genre
Phyllium pose un tas de problèmes, et à des gens sacrément calés, problèmes qui ne seront peut-être jamais résolus et envenimés par la tendance de certains à proposer du
siccifolium pour du sp. (Philippines). Vous aurez tous remarqué qu'à une époque (coincidant avec la profusion de
Phyllium sp.) sont arrivés en masse les
Phyllium siccifolium, j'en ai acquis par plusieurs éleveurs sans jamais pouvoir être sur au final qu'il s'agisse réellement de
siccifolium...
Une petite précision à propos d'
Extatosoma tiarataum tiaratum, il n'y a pas de souche verte ou rouge ou brune, pour en avoir élevés jusqu'à 200 en même temps sur plusieurs générations en isolant systématiquement mâles et femelles de couleur commune, leurs petits naissaient indifféremment bruns, rouges ou verts, voire presque blancs et plus rarement en double teinte. Ce n'est là qu'un avis personnel et non une affirmation, il faudrait expérimenter sur beaucoup plus d'individus et de générations pour espérer (pas trop quand même) réisoler une souche, si souche il y a.
Enfin tout ça pour dire que sans être sur du sérieux de tous quand à la non-diffusion d'une espèce en cas de doute (ce qui est impossible) il nous faut nous rendre à l'évidence qu'il est probable que nombre d'espèces hybrides hantent nos élevages.
Tout ce que nous pouvons faire, c'est rester prudent quand à la taxonomie et préférer le sp. à plus de précision en cas de doute. Pour les plus courageux, un coup d'oeil aux excellentes clés de détermination de Nicolas Cliquennois et Bruno Biron disponibles sur Le Monde des Phasmes peut aider à ôter quelques doutes.
Qui sait, peut-être que comme chez les Cétoines, l'hybridation sera une mode aussi chez les Phasmes dans quelques années...peut-être que certains s'y amusent déjà d'ailleurs.
A bientôt.